« Dieu, une réponse parmi d’autres à la plus superstitieuse des questions ! » [FIN]

Patong Beach, le 30 janvier 2012

Objet : « Dieu, une réponse parmi d’autres à la plus superstitieuse des questions ! » [FIN]

Le Point

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[A l’attention de Claude Imbert, Franz-Olivier Giesbert, Bernard-Henri Lévy, Catherine Golliau, Christophe Ono-dit-Biot, Emilie Lanez, François Dufay, Malek Chebel, Mireille Duteil et Violaine de Montclos]

« Je ne prétends pas que ma philosophie est la meilleure, mais je sais que je comprends la « vraie » philosophie. » [Spinoza]

 « Si je sais la vérité et ne gueule pas la vérité, je suis le complice des escrocs et des faussaires ! »  [Charles Péguy]

Mesdames, Messieurs,

Cette analyse démonte le présupposé superstitieux sur lequel se fondent la religion ainsi que la métaphysique matérialiste et idéaliste avec leurs deux prétendus absolus. Le premier serait, soit le Dieu des religions monothéistes et de la pseudo-philosophie spiritualiste des Descartes et Kant, entre autres, soit un principe créateur (Primus motor d’Aristote, Premier agent des « philosopheurs » Avicenne et Averroès, big bang, théorie des cordes…), et le second serait notre monde lui-même, puisque supposé exister absolument, avoir une existence absolue.

Or, d’une part, la coexistence de deux absolus est une impossibilité absolue par définition, comme démontré more geometrico par Spinoza, et d’autre part, ni l’un ni l’autre de ces deux prétendus absolus n’est, en vérité, absolument absolu, ce qui vaut, tant pour le Dieu religieux ou idéaliste que pour notre monde lui-même, dont j’établis ci-après l’existence relative, mais fictivement absolutisée, autrement dit érigée mensongèrement  en Absolu.

Ainsi, la coexistence de deux absolus est-elle une impossibilité absolue, parce que tout quid décrété absolu ne doit faire qu’UN avec notre monde, et être, à la fois, unique, éternel, parfait, infini, illimité et immuable, ce que ne sont ni le Dieu des religions et de l’idéalisme cartésien ou kantien, ni notre monde humain.

En effet, le Dieu des religions monothéistes est loin d’être Unique, comme voudraient nous le faire croire ses fidèles juifs, chrétiens et musulmans malgré leurs dogmes différents, au nom desquels ils s’entretuent encore aujourd’hui, y compris entre fractions différentes au sein d’une même religion, chiites et sunnites par exemple.

Et de surcroît, ce Dieu soi-disant unique serait venu annoncer au monde une nouvelle vérité différente, au fil  des siècles et des millénaires : vous avez dit Vérité absolue ? !

Pour établir la « débilité intellectuelle » de l’époque, en matière de « Vérité absolue », je me borne à vous citer quelques passages de ma lettre du 11 avril 2009, adressée à France Culture sous l’intitulé, « Dieu, le Coran et l’obscurantisme sur France Culture », en raison des propos tenus par deux anciens maoïstes, Adel Rifaat et Baghat Elnadi, reconvertis en théologiens musulmans capables de tenir sur Dieu et sur son message des propos aussi « cohérents » (! ! !) que ceux qui suivent :

« Le Coran n’est pas la vérité absolue » (puisque chaque mot ne l’est pas selon Adel Rifaat)

« Dieu lui-même a révélé plusieurs textes », puisque le Coran reconnaît qu’il y a la Torah, qu’il y a les Evangiles, et reconnaît que ces livres-là sont des livres divins, des livres sacrés, des livres que Dieu a révélés aux hommes ; et ce n’est pas seulement ces deux livres ou ces trois livres, il y a, selon le prophète Muhammad, il y a plusieurs dizaines de livres qui ont été révélés et qui ont disparu…alors, être divin ou être sacré ne signifie pas nécessairement être éternel… c’est ça que nous essayons de dire.  (Baghat Elnadi)

« Il y a dans le Coran comme livre fondamental, comme lieu fondamental de la psyché musulmane, ce problème de savoir si la parole de Dieu peut être discutée, et tout ce que nous disons par notre lecture du Coran, c’est qu’elle est à la fois transcendante et inscrite dans l’Histoire, donc qu’elle peut avoir des pans qui sont relatifs. » (Adel Rifaat):

« Si nous pouvons, à notre très modeste niveau, participer à quoi que ce soit d’utile pour faire face aux problèmes évoqués, nous le faisons en nous plaçant au point névralgique où se conjuguent tous les malaises de ceux qui se réfèrent au Coran sans vraiment savoir ce qu’il dit, et à qui on a interdit de penser que « la parole de Dieu peut être relative aussi bien qu’absolue. » (Adel Rifaat)

« Juste une chose très importante : « Dieu a dit des choses relatives », c’est inscrit dans le Coran, Dieu a reconnu qu’il pouvait changer des versets. » (Adel Rifaat)

« Donc, il y a des versets contradictoires dans le Coran ? (Ali Baddou) Exactement… il y a des versets qui annulent d’autres versets (Baghat Elnadi)

«  Et donc c’est, c’est capital, et donc Dieu peut dire des vérités relatives… c’est pas parce qu’il se trompe… quand il dit deux choses contradictoires, c’est tout simplement parce que la vérité a changé entre-tempsil a toujours raison, mais, en ce qui concerne ces questions, dans le relatif… mais c’est très important… (Adel Rifaat) [Fin de citation]

[Est-il bien utile de préciser que j’attends toujours une réponse de France Culture à ce courrier et aux autres, ce qui devrait suffire à nos plus ou moins lointains descendants pour juger de l’ « obscurantisme » de notre époque en matière de religion? !]

Après avoir établi la non-absoluité du Dieu religieux, du seul fait d’être tout sauf unique, il me reste à établir également la non-absoluité, l’existence non absolue, de notre monde humain, tel qu’il nous apparaît dans notre entendement pratique (cf. ci-dessus). S’il n’existe pas absolument, c’est qu’il n’existe que relativement, c’est-à-dire en relation à notre seul entendement spécifique humain qui le pense, mais, en dehors de celui-ci, il n’a aucune réalité pour les infinis entendements infinis de notre planète, puisqu’ils ne peuvent le saisir à la manière de notre penser humain.

De même, chacun des infinis mondes infinis n’existe qu’en relation à un entendement particulier qui le pense. Ainsi les mondes du chat, du chien, de la baleine, du vautour, du perroquet, de l’abeille, du papillon, etc., etc. n’existent-ils que relativement, c’est-à-dire en relation à chacun de ces pensers spécifiques, mais ils n’ont aucune véritable réalité pour notre entendement humain, incapable de les saisir à la manière d’un penser de chien, de chat, etc., etc.

Que savons-nous réellement, en effet, du monde du chien, du chat, des abeilles, etc., etc. avec notre penser humain, hormis ce que nous en donne à connaître notre anthropomorphisme, en clair notre penser superstitieux qui prend pour absolu, pour réalité absolue, ce que notre entendement spécifique ne pourra jamais saisir véritablement ?

En vérité, nous ne saurons jamais rien de ce qui est réellement pensé par les infinis pensers infinis ni rien de leur « penser » spécifique. Et pourtant, en vertu de l’ « omnia animata » spinoziste – TOUT pense ! -, tous ces infinis entendements pensent seulement « leur » monde relatif, c’est-à-dire uniquement en rapport avec  leur entendement particulier.

Toute espèce animale pense son monde spécifique, différent du nôtre et différent d’une espèce à l’autre, puisque chacun de ces mondes est relatif à un entendement particulier. Ainsi le monde et le temps de la mouche, entre autre, ne sont pas le monde et le temps de l’homme, mais pas davantage ceux du requin qui diffèrent de ceux de l’éléphant, lesquels diffèrent de ceux du vautour, du papillon et autres existences éphémères ou non – et ainsi pour l’infinité des espèces et des genres que nous considérons seulement avec notre penser « relatif ».

Et chaque entendement particulier permet de vivre en adéquation à son monde spécifique, comme il en va pour l’entendement et le monde des humains, de sorte que Brunner peut affirmer, à juste titre :

« Dans le monde des ânes (c’est-à-dire spécifique à l’entendement de l’âne), l’homme serait le plus sot des ânes » !

En effet, de même que notre entendement humain est « identique » à notre monde humain, en vertu de la proposition VII de Éthique II qui stipule : « L’ordre et la connexion des idées est le même (= identique à) que l’ordre et la connexion des choses », et donc nous sert à vivre et à nous orienter dans notre monde humain, chaque espèce a son entendement propre qui lui permet de vivre et de s’orienter dans le monde relatif  à son penser.

Aussi, faute de ne rien savoir véritablement de ces infinis mondes infinis, nous ferions mieux de remettre en question notre « pseudo-faculté » de connaître, de comprendre et d’expliquer « absolument » notre monde et les choses qui le constituent avec notre penser relatif d’où ne peut émerger la Vérité absolue.

C’est pourquoi les scientifiques d’aujourd’hui devraient s’interroger sur la question de savoir si leur avancée concernant le penser des espèces est véritablement dans la lignée philosophique de Spinoza et de Brunner, ou seulement une concession faite à notre anthropomorphisme.

J’en exonère évidemment Bernard d’Espagnat, en sa qualité de penseur spinoziste, pour avoir déclaré en son temps :

« Le réel par excellence, ce ne sont pas les contradictoires entités sur lesquelles travaillent les hommes de science contemporains, mais ce que Spinoza nomme la substance. » (cf. son ouvrage, Á la recherche du réel)

Un dernier argument de poids en forme de question me suffit pour établir l’existence seulement relative de notre monde, à savoir :

« Comment un monde perpétuellement en mouvement, donc en constant changement, en incessante transformation, pourrait-il exister absolument, ne serait-ce qu’un milliardième de seconde, dans cette modification ininterrompue ? »

Après ce très long exposé, dont il ne vous est pas interdit d’avancer vos arguments contraires, il vous reste seulement la possibilité de trancher entre une relation de transcendance, celle des religions et de la métaphysique scientiste ou idéaliste, avec leurs deux absolus, et la relation d’immanence de la « vraie » philosophie en démontrant more geometrico la non-réalité du Dieu spinoziste, voire de la mystique authentique.

Pour mémoire, une relation de transcendance se caractérise par l’extériorité d’un Dieu extra-mondain, par des arrière-mondes aussi mystérieux que contradictoires, conduisant au « dualisme » des absolus, à la prétendue coexistence de « deux » absolus – cette aberration philosophique par excellence, puisqu’une substance ne peut pas produire une autre substance, ainsi que démontré more geometrico dans la première partie de l’Éthique !

La relation d’immanence connaît seulement l’UN absolu, nécessairement Unique (cf. Esprit, atman, tao, souffle, âme universelle, substance, Idée des idées, le Père, le Pensant de Brunner…). Et cet absolu UN  nous « inspire » notre monde, sans le créer pour autant ex-nihilo, sinon d’où nous viendraient nos Idéaux du Bien, du Beau et du Vrai sans lesquels nous ne pensons pas un seul concept en référence à l’Idéal du concept pensé (femme et femme idéale, justice, égalité, démocratie, et justice, égalité et démocratie idéales, etc., etc.).

D’où nous viendraient sinon nos concepts idéaux personnels relatifs sans une inspiration quelconque de l’Absolu ou Idéal ? De « rien » ? ! Ou alors, peut-être, des explications superstitieuses du matérialisme et de l’idéalisme, affirmant respectivement que la matière produit la pensée, comme le foie secrète la bile, ou que la pensée a le pouvoir de créer la matière ?

Gardons-nous bien, toutefois, de confondre l’Idéal « en soi », à jamais inconnaissable pour nous humains, avec les conceptions relatives que s’en forgent les individus et les multiples groupes d’appartenance, notamment communautaristes, et fictivement élevées à l’Idéal en soi, au nom duquel les uns et les autres jugent et condamnent moralement leurs contemporains sur la seule base de leur fiction de Bien et Mal absolus, très pratique pour distinguer mensongèrement les bons et les mauvais, les gentils et les méchants, les « vertueux » et les « salauds » – de nos jours, les prétendus racistes et les soi-disant antiracistes !

Chacun peut pourtant réaliser combien son idéal personnel inhérent à n’importe quel concept pensé est seulement relatif, puisqu’il diffère d’un individu à l’autre, d’un groupe d’appartenance à l’autre, sans être jamais l’expression de l’Idéal « en soi ». Et c’est pourtant sur ces chimères que fonctionne le monde politique en général, et la gauche en particulier, pour en tirer de substantiels avantages individuels et collectifs, électoraux et financiers notamment.

En résumé, et pour conclure, je vous laisse le soin de démontrer, arguments intellectuels et philosophiques à l’appui, la fausseté de mes affirmations sur des points très précis de désaccord concernant, tant la religion et la métaphysique en général que la non-absoluité, l’existence relative, de notre monde et de l’infinité des mondes infinis.

Dans cette éventualité, faute de quoi vous manifesteriez votre intention délibérée de continuer à colporter les mensonges et les « croyances au miracle » de l’époque, donc à tromper et à manipuler sciemment l’opinion, je vous remercie de votre attention et vous prie d’agréer, Mesdames, Messieurs, mes salutations philosophiques, laïques et républicaines, sauf à vous-mêmes, évidemment de démontrer le contraire.

Annexe, Texte, Mensonges et lâcheté des élites

À propos de guyboussens

Disciple de Spinoza et de son héritier spirituel, le philosophe juif allemand Constantin Brunner (1862-1937), je n'ai d'autre but que d'être leur porte-parole posthume pour divulguer la voie et la voix de LA Vérité éternelle absolue - sauf, évidemment, aux menteurs de toutes sortes [Médias, politiciens, prétendus intellectuels, pseudo-philosophes, et associations droits-de-l'hommiste, moralisatrices à sens unique] de démontrer le contraire, comme je l'attends depuis plus de dix ans, tant sont grandes leur lâcheté et leur malhonnêteté intellectuelles, ainsi que mon texte fondateur, Mensonges et lâcheté des élites, en donne un large aperçu sur le fond et les dénonce nommément.
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