« Dieu, une réponse parmi d’autres à la plus superstitieuse des questions ! »

[Avant-propos : Merci de bien vouloir excuser la présentation de ce dernier article, sachant que mon blog sur Politicien.fr semble être victime de malveillants, contrariés dans leurs opinions. De ce fait, il est possible que le texte copié-collé présenté en paragraphes bien distincts se retrouve affiché en un bloc massif uniforme, très insipide à lire, mais sachez que je n’y suis pour rien !]

Patong Beach, le 30 janvier 2012

Courriel : xxxxx

Objet :

« Dieu, une réponse parmi d’autres à la plus superstitieuse des questions ! »

  Le Point

 74, avenue du Maine

  75014 PARIS

Courriel : support@lepoint.fr

[A l’attention de Claude Imbert, Franz-Olivier Giesbert, Bernard-Henri Lévy, Catherine Golliau, Christophe Ono-dit-Biot, Emilie Lanez, François Dufay, Malek Chebel, Mireille Duteil et Violaine de Montclos]

« Je ne prétends pas que ma philosophie est la meilleure, mais je sais que je comprends la « vraie » philosophie. » [Spinoza]

« Si je sais la vérité et ne gueule pas la vérité, je suis le complice des escrocs et des faussaires ! »  [Charles Péguy]

Mesdames, Messieurs,

L’abondant dossier publié par votre hebdomadaire, le 22 décembre dernier, sous le titre de couverture, « Questions et réponses sur l’existence de Dieu », me donne une nouvelle et excellente occasion de vous rappeler la correspondance adressée aux collaborateurs du Point mis en exergue ici entre le 16 octobre 2000 et le 22 novembre 2009, mais toujours sans réponse sur le fond à ce jour.

Pourtant, dans une vingtaine de lettres, dont celle du 13 mai 2006 à Franz-Olivier Giesbert, suite à ses condamnations moralisatrices d’alors, et celle du 22 septembre 2008 à Claude Imbert, en réponse à son éditorial qui avait pour objet, Foi et raison, je n’ai eu de cesse de dénoncer le penser superstitieux humain, tel qu’il se manifeste dans la religion, toutes les religions sans exception (monothéistes ou non), dans la métaphysique matérialiste, ou scientisme, dans la métaphysique idéaliste, ou pseudo-philosophie spiritualiste des « philosopheurs » Descartes et Kant, entre autres, avec leur Dieu-créateur et son prétendu libre arbitre, dans l’idéologie, toutes idéologies confondues, et dans le moralisme [Morale et condamnations moralisatrices des Autres au nom de LA Morale : LAQUELLE ? !], tous catéchismes réunis, y compris le catéchisme soi-disant universel contemporain, ou Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, dont seule l’inobservation est réellement universelle – sauf à vous-mêmes ou à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire, à l’aune du devenir du monde depuis sa promulgation, soit plus de soixante ans après !

De surcroît, à ce courrier était très souvent annexé mon texte fondateur, Mensonges et lâcheté des élites, dans lequel se trouvent, non seulement mon argumentation de fond établissant les mensonges et les « croyances au miracle » du penser superstitieux sous toutes ses formes, mais aussi les noms d’une centaine de soi-disant « élites » de l’époque, tous milieux confondus [Médias de toutes tendances, responsables politiques de tous bords, intelligentsia (prétendus intellectuels ou pseudo-philosophes) et nombre d’associations moralisatrices à sens unique, donneuses de leçons de morale aux Autres, parmi lesquelles Amnesty international, le CRIF, France Terre d’asile, le GISTI, la LICRA, la Ligue des droits de l’homme, le MRAP, SOS Racisme, etc.

Or, à ce jour, les destinataires nommément désignés des quelques cinq cents lettres adressées en une dizaine d’années ont toujours négligé de répondre sur le fond, en avançant leurs éventuels arguments contraires, ce qui suffit à attester la lâcheté et la malhonnêteté intellectuelles des faiseurs d’opinion d’aujourd’hui, aussi longtemps qu’ils n’auront pas démontré la fausseté de mes affirmations sur des points très précis de désaccord, et tout particulièrement en matière de Vérité éternelle absolue sur laquelle je me fonde pour les dénoncer. 

Pour mémoire, car tout a déjà été dit et redit sans susciter pour autant vos remarques contraires, le penser superstitieux humain consiste, selon le philosophe juif allemand Constantin Brunner (1862-1937), héritier spirituel des grands penseurs universels [Mystiques authentiques, tels Lao-Tseu, le Bouddha et le Christ, entre autres, et « vrais » philosophes du UN absolu, parmi lesquels Épictète, Marc-Aurèle, Sénèque, Socrate, Platon, Giordano Bruno et Spinoza], à absolutiser fictivement – donc, mensongèrement ! le relatif, à savoir le contenu seulement relatif pensé par notre entendement pratique (cf. imaginatio et ratio spinozistes) dans et sur (à propos de) notre monde humain.

Concrètement, ce « faux-penser » ou penser du faux « Absolu », de l’absolu fictif, fait passer pour Vérité absolue les infinies vérités relatives, voire contradictoires, qui s’affrontent dans notre monde, ce qui a pour conséquence de tromper et de manipuler l’opinion, particulièrement en période électorale, mais surtout à propos de l’existence de Dieu.

Et sur ce sujet, divers extraits d’intervenants dans ce dossier, reproduits ci-après, attestent qu’à une question superstitieuse ne peuvent succéder que des réponses superstitieuses, comme suffit à l’établir le seul examen de la Raison pour contrer la Foi.

Ainsi le premier intervenant, Franz-Oliver Giesbert en l’occurrence, déclare :

« Certes, Dieu n’est pas scientifiquement prouvé et on peut se demander s’il le sera un jour. Entre Dieu et la science, c’est une vieille histoire qu’incarna si bien Blaise Pascal »

On croit rêver ! Attendre de la science qu’elle « prouve » l’existence de Dieu, c’est retourner aux temps les plus obscurantistes, auxquels appartient également notre époque, comme je n’ai de cesse de le dénoncer ! ! ! Et ce d’autant plus que la preuve n’est pas l’outil adéquat dans ce domaine, seule la démonstration more geometrico, à la manière de Spinoza, peut établir ce qui est absolument vrai ou pas dans notre penser humain !

Jean d’Ormesson, de l’Académie française, s’il vous plait, tient les propos suivants :

« Dieu est l’origine de tout, le but final et l’explication dernière. Il ne tolère aucune discussion, aucune hésitation, pas la moindre réserve. Il est toutes les réponses et ne pose aucune question. Sauf une : existe-t-il ? »

Que voilà une belle contradiction !  Suite à des propos assurés sur Dieu, décrété origine de tout et explication dernière, Jean d’Ormesson n’est même plus certain qu’il existe, puisque Dieu lui-même s’interroge ! ! !

« Tout au long de la fin de ce siècle et au siècle suivant, Dieu mène contre la science triomphante un combat d’arrière-garde. On ne donnera pas ici le ridicule d’entrer dans le grand débat pour ou contre son existence, auquel tant de grands esprits, de Platon et saint Augustin à Spinoza et Leibniz, de Jaspers et Teilhard de Chardin à Jacques Monod et François Jacob, ont donné tant d’éclat. »

Quel curieux mélange ! Réunir Platon et Spinoza avec des chrétiens avérés sur l’existence de leur Dieu, c’est assurément méconnaître l’Idée des idées de Platon et le Dieu-Substance de Spinoza, entre autres appellations de l’UN absolu, tellement éloignés du penser superstitieux des religions monothéistes sur la question de Dieu.

Jean d’Ormesson conclut :

« On se contentera d’énumérer brièvement quelques arguments avancés de part et d’autre. » »

Et d’Ormesson de citer des arguments pour et contre l’existence de ce Dieu, dont il semble finalement de moins en moins certain, puisqu’il met même en balance Dieu et le big-bang dans son idée de transcendance d’un univers qui aurait un début et une fin.

Or, précisément, comme ceci sera établi philosophiquement par la suite, la « vraie » philosophie ne connaît qu’une relation d’immanence entre le Dieu de Spinoza et les infinis mondes infinis, dont le nôtre, qui n’ont ni début ni fin  – sauf pour le penser superstitieux des religions monothéistes et de la métaphysique, tant matérialiste qu’idéaliste.

D’où suit leur question la plus superstitieuse de toutes, celle qui consiste, selon Brunner, à demander, à propos de notre monde et de ce qui s’y rapporte : « Comment tout cela a-t-il commencé ? ! »

Elle conduit même des scientifiques d’aujourd’hui à délirer, si j’en juge d’après votre dossier intitulé, Les scientifiques à la recherche de Dieu, dans lequel des tenants de la métaphysique matérialiste, ou scientisme, envisagent, non seulement la possibilité d’une « création ex-nihilo », mais même celle d’un Créateur.

On peut en effet relever, ici et là, dans le dossier :

« Les scientifiques s’intéressent de nouveau à l’hypothétique existence de Dieu. De plus en plus de chercheurs, en biologie comme en astrophysique, se posent à leur tour la fameuse question de Leibniz, « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? »   

Parce que la philosophie est morte faute d’avoir réussi à suivre les développements de la science moderne, en particulier de la physique », dixit Stephen Hawking – le pape du scientisme contemporain ! Ce sont les scientifiques qui ont repris le flambeau dans notre quête du savoir. Conclusion : La division du travail entre savants et théologiens est en train de s’estomper

Plus la science progresse, moins Dieu est tabou. On le traite même comme un banal objet d’expérience ! »

Et il ajoute : « Si on n’a pas de preuves de Dieu, on peut à peu près être sûr qu’il n’existe pas…» (Sic !)

Stephen Hawking parle de création spontanée (ex-nihilo !) et déclare : « On n’a pas besoin d’un créateur qui allume la mèche, l’univers peut se créer et se créera spontanément à partir de rien. La création spontanée est la raison pour laquelle il existe quelque chose plutôt que rien, et Hawking conclut à une suite de « coïncidences improbables ».

Bref, conclut l’auteur de ce dossier : «  Notre planète semble avoir gagné le gros lot au milieu d’une infinité de ratages ». Les scientifiques sont au moins d’accord sur un point : il est impossible de trouver une preuve de l’existence ou de la non-existence de Dieu. Dieu et la science ne jouent pas sur le même terrain. Il n’y a donc pas à les opposer ni à les unir. » : OUF ! [Fin de citation]

Hélas, la métaphysique idéaliste des Descartes, Kant et autres « philosopheurs » répond aussi à la superstitieuse question d’un commencement de notre monde à la manière des religions monothéistes avec leur Dieu-créateur disposant, de surcroît, d’un libre arbitre censé lui avoir laissé le choix de créer, ou non, notre monde. Mais, par chance pour nous, Dieu s’ennuyait, tout seul dans son paradis, sinon nous ne serions pas là…

Toutes ces réponses superstitieuses, résultant d’une question qui ne l’est pas moins, ne sont rendues possibles que par la méconnaissance et la confusion des facultés de notre entendement humain, d’où suit leur utilisation à mauvais escient, comme l’illustre l’exemple banal de la rotation de la Terre et du Soleil, différemment saisie par l’expérience des sens et par la raison, en l’occurrence la science. Nos sens nous donnent à voir, en effet, le soleil se levant à l’est et se couchant à l’ouest, donc en mouvement autour d’une planète immobile, alors que la raison, ou ratio spinoziste, le penser scientifique, nous enseigne exactement le contraire.

C’est donc un paradoxe de notre penser de croire « absolument réel », à la manière de saint Thomas, ce qui est perçu par l’expérience des sens, et a contrario de nier l’Absolu, le réel absolu, du seul fait de ne pas le percevoir comme nos choses humaines !

Votre dossier, Les scientifiques à la recherche de Dieu, me fournit par ailleurs un excellent exemple de la confusion des facultés, puisque j’ai pu y relever, en réponse à la fameuse question de Leibniz, le propos suivant de Stephen Hawking : « Parce que la philosophie est morte faute d’avoir réussi à suivre les développements de la science moderne, en particulier de la physique. »

On croirait entendre parler André Comte-Sponville sur Paris Pemière, au cours d’un débat télévisé, en mai 1999, animé par Serge Moati sur le thème, Pourquoi les philosophes ?

Comte-Sponville avait en effet déclaré, à mon plus grand ébahissement devant de tels propos indignes d’un « vrai » philosophe :

« La philosophie continue, parce qu’elle a toujours échoué. Le but des philosophes était de faire entrer la philosophie dans la voie sûre d’une science. Elle allait devenir aussi certaine que les mathématiques ; elle échoue à devenir scientifique. Je ne crois pas qu’on ait raison d’opposer les scientifiques et les philosophes ; ce ne sont pas deux disciplines qui seraient complètement opposées. »

Inutile de dire que ma lettre du 29 mai 2009 à son intention, ayant pour objet, Matérialisme et philosophie, demeure toujours sans réponse jusqu’ici, de même que les suivantes adressées entre mai 1999 et le 5 décembre 2009.

Sur le fond, il n’en demeure pas moins que, non seulement la philosophie n’est pas, et ne sera jamais, à la remorque de la science, mais c’est une autre preuve flagrante de la confusion des facultés. En effet, la science fait partie de notre penser relatif, où rien d’absolu ne se trouve, et ne se trouvera jamais, alors que la philosophie, la vraie philosophie, est la voie et la voix de l’UN absolu – sauf à vous-mêmes ou à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire !

Aussi, face à de tels propos de « philosopheur », voire de matérialiste superstitieux, je ne peux manquer de vous apporter les précisions suivantes sur la théorie des facultés de Brunner, ou genres de connaissance de l’entendement humain. Sauf encore à vous-mêmes de démontrer le contraire sur des points très précis de désaccord, elle seule est en effet en mesure de corriger vos propos superstitieux sur la religion, entre autre mode d’expression de la Superstition sous toutes ses formes.

L’analyse des facultés de notre entendement humain, établie par le philosophe juif allemand Constantin Brunner (1862-1937), développe celle exposée par Spinoza dans Éthique II, proposition XL, scolie II.

Brunner distingue également trois facultés, ou genres de connaissance :

1- l’entendement pratique, regroupant l’expérience des sens et la raison, ou imaginatio et ratio spinozistes,

2 – le penser spirituel, ou penser de l’Esprit, appelé intuitio par Spinoza,

3 – le penser superstitieux, ou penser de l’analogon de l’Esprit, dont seul Brunner a si abondamment et si lucidement parlé, à propos de la religion, de la métaphysique et de la critique morale ou moralisme

 Á ces trois facultés de l’entendement humain correspondent trois types de « vérités » propres à chacune d’elles. Ce sont respectivement :

1 – la vérité relative de l’entendement pratique, savoir scientifique inclus,

2 – la Vérité absolue du penser spirituel,

3 – la vérité « superstitieuse » de l’Analogon de l’Esprit, ou vérité relative fictivement « absolutisée », c’est-à-dire artificiellement présentée comme absolue.

Cette analyse démonte le présupposé superstitieux sur lequel se fondent la religion ainsi que la métaphysique matérialiste et idéaliste avec leurs deux prétendus absolus. Le premier serait, soit le Dieu des religions monothéistes et de la pseudo-philosophie spiritualiste des Descartes et Kant, entre autres, soit un principe créateur (Primus motor d’Aristote, Premier agent des « philosopheurs » Avicenne et Averroès, big bang, théorie des cordes…), et le second serait notre monde lui-même, puisque supposé exister absolument, avoir une existence absolue.

Or, d’une part, la coexistence de deux absolus est une impossibilité absolue par définition, comme démontré more geometrico par Spinoza, et d’autre part, ni l’un ni l’autre de ces deux prétendus absolus n’est, en vérité, absolument absolu, ce qui vaut, tant pour le Dieu religieux ou idéaliste que pour notre monde lui-même, dont j’établis ci-après l’existence relative, mais fictivement absolutisée, autrement dit érigée mensongèrement  en Absolu.

Ainsi, la coexistence de deux absolus est-elle une impossibilité absolue, parce que tout quid décrété absolu ne doit faire qu’UN avec notre monde, et être, à la fois, unique, éternel, parfait, infini, illimité et immuable, ce que ne sont ni le Dieu des religions et de l’idéalisme cartésien ou kantien, ni notre monde humain.

 En effet, le Dieu des religions monothéistes est loin d’être Unique, comme voudraient nous le faire croire ses fidèles juifs, chrétiens et musulmans malgré leurs dogmes différents, au nom desquels ils s’entretuent encore aujourd’hui, y compris entre fractions différentes au sein d’une même religion, chiites et sunnites par exemple.

Et de surcroît, ce Dieu soi-disant unique serait venu annoncer au monde une nouvelle vérité différente, au fil  des siècles et des millénaires : vous avez dit Vérité absolue ? !

Pour établir la « débilité intellectuelle » de l’époque, en matière de « Vérité absolue », je me borne à vous citer quelques passages de ma lettre du 11 avril 2009, adressée à France Culture sous l’intitulé, « Dieu, le Coran et l’obscurantisme sur France Culture », en raison des propos tenus par deux anciens maoïstes, Adel Rifaat et Baghat Elnadi, reconvertis en théologiens musulmans capables de tenir sur Dieu et sur son message des propos aussi « cohérents » (! ! !) que ceux qui suivent :

« Le Coran n’est pas la vérité absolue » (puisque chaque mot ne l’est pas selon Adel Rifaat)

« Dieu lui-même a révélé plusieurs textes », puisque le Coran reconnaît qu’il y a la Torah, qu’il y a les Evangiles, et reconnaît que ces livres-là sont des livres divins, des livres sacrés, des livres que Dieu a révélés aux hommes ; et ce n’est pas seulement ces deux livres ou ces trois livres, il y a, selon le prophète Muhammad, il y a plusieurs dizaines de livres qui ont été révélés et qui ont disparu…alors, être divin ou être sacré ne signifie pas nécessairement être éternel… c’est ça que nous essayons de dire.  (Baghat Elnadi)

« Il y a dans le Coran comme livre fondamental, comme lieu fondamental de la psyché musulmane, ce problème de savoir si la parole de Dieu peut être discutée, et tout ce que nous disons par notre lecture du Coran, c’est qu’elle est à la fois transcendante et inscrite dans l’Histoire, donc qu’elle peut avoir des pans qui sont relatifs. » (Adel Rifaat): 

« Si nous pouvons, à notre très modeste niveau, participer à quoi que ce soit d’utile pour faire face aux problèmes évoqués, nous le faisons en nous plaçant au point névralgique où se conjuguent tous les malaises de ceux qui se réfèrent au Coran sans vraiment savoir ce qu’il dit, et à qui on a interdit de penser que « la parole de Dieu peut être relative aussi bien qu’absolue. » (Adel Rifaat) 

« Juste une chose très importante : « Dieu a dit des choses relatives », c’est inscrit dans le Coran, Dieu a reconnu qu’il pouvait changer des versets. » (Adel Rifaat)

« Donc, il y a des versets contradictoires dans le Coran ? (Ali Baddou) Exactement… il y a des versets qui annulent d’autres versets (Baghat Elnadi)

«  Et donc c’est, c’est capital, et donc Dieu peut dire des vérités relatives… c’est pas parce qu’il se trompe… quand il dit deux choses contradictoires, c’est tout simplement parce que la vérité a changé entre-tempsil a toujours raison, mais, en ce qui concerne ces questions, dans le relatif… mais c’est très important… (Adel Rifaat) [Fin de citation]

[Est-il bien utile de préciser que j’attends toujours une réponse de France Culture à ce courrier et aux autres, ce qui devrait suffire à nos plus ou moins lointains descendants pour juger de l’ « obscurantisme » de notre époque en matière de religion? !]

Après avoir établi la non-absoluité du Dieu religieux, du seul fait d’être tout sauf unique, il me reste à établir également la non-absoluité, l’existence non absolue, de notre monde humain, tel qu’il nous apparaît dans notre entendement pratique (cf. ci-dessus). S’il n’existe pas absolument, c’est qu’il n’existe que relativement, c’est-à-dire en relation à notre seul entendement spécifique humain qui le pense, mais, en dehors de celui-ci, il n’a aucune réalité pour les infinis entendements infinis de notre planète, puisqu’ils ne peuvent le saisir à la manière de notre penser humain.

De même, chacun des infinis mondes infinis n’existe qu’en relation à un entendement particulier qui le pense. Ainsi les mondes du chat, du chien, de la baleine, du vautour, du perroquet, de l’abeille, du papillon, etc., etc. n’existent-ils que relativement, c’est-à-dire en relation à chacun de ces pensers spécifiques, mais ils n’ont aucune véritable réalité pour notre entendement humain, incapable de les saisir à la manière d’un penser de chien, de chat, etc., etc.

Que savons-nous réellement, en effet, du monde du chien, du chat, des abeilles, etc., etc. avec notre penser humain, hormis ce que nous en donne à connaître notre anthropomorphisme, en clair notre penser superstitieux qui prend pour absolu, pour réalité absolue, ce que notre entendement spécifique ne pourra jamais saisir véritablement ?

En vérité, nous ne saurons jamais rien de ce qui est réellement pensé par les infinis pensers infinis ni rien de leur « penser » spécifique. Et pourtant, en vertu de l’ « omnia animata » spinoziste – TOUT pense ! -, tous ces infinis entendements pensent seulement « leur » monde relatif, c’est-à-dire uniquement en rapport avec  leur entendement particulier.

Toute espèce animale pense son monde spécifique, différent du nôtre et différent d’une espèce à l’autre, puisque chacun de ces mondes est relatif à un entendement particulier. Ainsi le monde et le temps de la mouche, entre autre, ne sont pas le monde et le temps de l’homme, mais pas davantage ceux du requin qui diffèrent de ceux de l’éléphant, lesquels diffèrent de ceux du vautour, du papillon et autres existences éphémères ou non – et ainsi pour l’infinité des espèces et des genres que nous considérons seulement avec notre penser « relatif ».

Et chaque entendement particulier permet de vivre en adéquation à son monde spécifique, comme il en va pour l’entendement et le monde des humains, de sorte que Brunner peut affirmer, à juste titre :

« Dans le monde des ânes (c’est-à-dire spécifique à l’entendement de l’âne), l’homme serait le plus sot des ânes » !

En effet, de même que notre entendement humain est « identique » à notre monde humain, en vertu de la proposition VII de Éthique II qui stipule : « L’ordre et la connexion des idées est le même (= identique à) que l’ordre et la connexion des choses », et donc nous sert à vivre et à nous orienter dans notre monde humain, chaque espèce a son entendement propre qui lui permet de vivre et de s’orienter dans le monde relatif  à son penser.

Aussi, faute de ne rien savoir véritablement de ces infinis mondes infinis, nous ferions mieux de remettre en question notre « pseudo-faculté » de connaître, de comprendre et d’expliquer « absolument » notre monde et les choses qui le constituent avec notre penser relatif d’où ne peut émerger la Vérité absolue.

C’est pourquoi les scientifiques d’aujourd’hui devraient s’interroger sur la question de savoir si leur avancée concernant le penser des espèces est véritablement dans la lignée philosophique de Spinoza et de Brunner, ou seulement une concession faite à notre anthropomorphisme.

J’en exonère évidemment Bernard d’Espagnat, en sa qualité de penseur spinoziste, pour avoir déclaré en son temps :

« Le réel par excellence, ce ne sont pas les contradictoires entités sur lesquelles travaillent les hommes de science contemporains, mais ce que Spinoza nomme la substance. » (cf. son ouvrage, Á la recherche du réel)

Un dernier argument de poids en forme de question me suffit pour établir l’existence seulement relative de notre monde, à savoir :

« Comment un monde perpétuellement en mouvement, donc en constant changement, en incessante transformation, pourrait-il exister absolument, ne serait-ce qu’un milliardième de seconde, dans cette modification ininterrompue ? »

Après ce très long exposé, dont il ne vous est pas interdit d’avancer vos arguments contraires, il vous reste seulement la possibilité de trancher entre une relation de transcendance, celle des religions et de la métaphysique scientiste ou idéaliste, avec leurs deux absolus, et la relation d’immanence de la « vraie » philosophie en démontrant more geometrico la non-réalité du Dieu spinoziste, voire de la mystique authentique.

Pour mémoire, une relation de transcendance se caractérise par l’extériorité d’un Dieu extra-mondain, par des arrière-mondes aussi mystérieux que contradictoires, conduisant au « dualisme » des absolus, à la prétendue coexistence de « deux » absolus – cette aberration philosophique par excellence, puisqu’une substance ne peut pas produire une autre substance, ainsi que démontré more geometrico dans la première partie de l’Éthique !

La relation d’immanence connaît seulement l’UN absolu, nécessairement Unique (cf. Esprit, atman, tao, souffle, âme universelle, substance, Idée des idées, le Père, le Pensant de Brunner…). Et cet absolu UN  nous « inspire » notre monde, sans le créer pour autant ex-nihilo, sinon d’où nous viendraient nos Idéaux du Bien, du Beau et du Vrai sans lesquels nous ne pensons pas un seul concept en référence à l’Idéal du concept pensé (femme et femme idéale, justice, égalité, démocratie, et justice, égalité et démocratie idéales, etc., etc.).

D’où nous viendraient sinon nos concepts idéaux personnels relatifs sans une inspiration quelconque de l’Absolu ou Idéal ? De « rien » ? ! Ou alors, peut-être, des explications superstitieuses du matérialisme et de l’idéalisme, affirmant respectivement que la matière produit la pensée, comme le foie secrète la bile, ou que la pensée a le pouvoir de créer la matière ?

Gardons-nous bien, toutefois, de confondre l’Idéal « en soi », à jamais inconnaissable pour nous humains, avec les conceptions relatives que s’en forgent les individus et les multiples groupes d’appartenance, notamment communautaristes, et fictivement élevées à l’Idéal en soi, au nom duquel les uns et les autres jugent et condamnent moralement leurs contemporains sur la seule base de leur fiction de Bien et Mal absolus, très pratique pour distinguer mensongèrement les bons et les mauvais, les gentils et les méchants, les « vertueux » et les « salauds » – de nos jours, les prétendus racistes et les soi-disant antiracistes !

Chacun peut pourtant réaliser combien son idéal personnel inhérent à n’importe quel concept pensé est seulement relatif, puisqu’il diffère d’un individu à l’autre, d’un groupe d’appartenance à l’autre, sans être jamais l’expression de l’Idéal « en soi ». Et c’est pourtant sur ces chimères que fonctionne le monde politique en général, et la gauche en particulier, pour en tirer de substantiels avantages individuels et collectifs, électoraux et financiers notamment.

En résumé, et pour conclure, je vous laisse le soin de démontrer, arguments intellectuels et philosophiques à l’appui, la fausseté de mes affirmations sur des points très précis de désaccord concernant, tant la religion et la métaphysique en général que la non-absoluité, l’existence relative, de notre monde et de l’infinité des mondes infinis.

Dans cette éventualité, faute de quoi vous manifesteriez votre intention délibérée de continuer à colporter les mensonges et les « croyances au miracle » de l’époque, donc à tromper et à manipuler sciemment l’opinion, je vous remercie de votre attention et vous prie d’agréer, Mesdames, Messieurs, mes salutations philosophiques, laïques et républicaines, sauf à vous-mêmes, évidemment, de démontrer le contraire.

 Annexe, Texte, Mensonges et lâcheté des élites

 

 

 

 

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À propos de guyboussens

Disciple de Spinoza et de son héritier spirituel, le philosophe juif allemand Constantin Brunner (1862-1937), je n'ai d'autre but que d'être leur porte-parole posthume pour divulguer la voie et la voix de LA Vérité éternelle absolue - sauf, évidemment, aux menteurs de toutes sortes [Médias, politiciens, prétendus intellectuels, pseudo-philosophes, et associations droits-de-l'hommiste, moralisatrices à sens unique] de démontrer le contraire, comme je l'attends depuis plus de dix ans, tant sont grandes leur lâcheté et leur malhonnêteté intellectuelles, ainsi que mon texte fondateur, Mensonges et lâcheté des élites, en donne un large aperçu sur le fond et les dénonce nommément.
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