« Philosopheur », mais pas téméraire !

En réponse à ma longue lettre du 8 mars dernier, ayant pour objet, « "SACRÉ" : le "VRAI" et le faux », à laquelle était jointe mon courrier du 18 septembre 2008 à Nicolas Sarkozy, « Philosophie, euthanasie et "débilité intellectuelle" », j’ai enfin reçu une brève réponse manuscrite de Régis Debray en provenance de l’Association Médium, la revue trimestrielle qu’il dirige, et dans laquelle il m’écrit :

Cher monsieur,

Aucun refus de débattre, votre lettre m’est parvenue bien tard, via un éditeur aux stagiaires débordés (celle du 19 mai, pas l’autre). Je ne crois pas au miracle et n’ai jamais mêlé l’absolu aux affaires politiques, où je pratique un relativisme plutôt débonnaire.

J’explique cela dans cinq ou six ouvrages, dont « Supplique aux progressistes du XXIème siècle » (Gallimard) et n’ai guère le temps de recopier ici l’argumentation demandée.

Respectueusement vôtre,

Régis Debray

Ce qui est curieux avec tous ces « faux penseurs » qui font aujourd’hui l’opinion, c’est qu’ils n’ont jamais le temps, comme l’a également prétexté Michel Onfray pour ne pas avoir à répondre sur le fond, ou bien ils vous renoient toujours à leurs ouvrages, à l’exemple de François Bayrou en un temps où il me répondait sur l’islam et l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, tout en me recommandant la lecture de son livre sur Henri IV, "Ils portaient l’écharpe blanche", les premiers siècles de la réforme", en souvenir des conflits religieux de ce temps-là, mais sans me faire connaître pour autant son point de vue personnel et ses objections éventuelles.

Je préfèrerais nettement qu’ils répondent directement à mes accusations argumentées contre le penser superstitieux, qu’il soit religieux, idéologique ou moraliste, en soulevant leurs légitimes objections, pourvu qu’elles soient intellectuellement et philosophiquement étayées, et pas de simples affirmations non fondées.

Au vu de la brève carte de Régis Debray, je retiens néanmoins qu’  « il n’a jamais mêlé l’absolu aux affaires politiques », et c’est là précisément que le bât blesse, d’autant qu’il ajoute « où je pratique un relativisme plutôt débonnaire

Il ne m’en faut pas davantage pour établir que « pratiquer le relativisme, sans jamais mêler l’absolu », c’est la meilleure des manières de conforter le penser superstitieux, entre autre idéologique. En effet, comme je l’écris sans cesse, le débat est biaisé puisque le « véritable » débat d’idées ne consiste pas à opposer, « à l’infini », des points de vue relatifs partisans à d’autres, tout aussi relatifs et partisans, mais à les confronter, tous sans exception, à l’Absolu, réalité ou Vérité absolue.

Elle seule est en mesure d’invalider tous les points de vue relatifs partisans des religions, des conceptions métaphysiques matérialistes ou idéalistes, des idéologies et des morales dans leur prétention à exprimer l’absolu véritable – eux, les menteurs, n’expriment jamais qu’un « absolu fictif », lequel n’est rien d’autre que le  penser relatif, mensongèrement érigé en absolu, ou élevé à l’Idéal !

C’est pourquoi, ne pouvant me satisfaire de la réponse de Régis Debray, je décidai de relancer le débat avec un premier courriel, posté le 13 courant à 13 :34, dont le texte suit :

Monsieur,
 

J’accuse réception de votre courrier du 8 courant et vous en remercie, tout en regrettant vivement que vous "bottiez en touche" sur le fond.

Quelles que soient les raisons de votre refus de débattre, il n’en constitue pas moins, en effet, un frein à la lutte contre la Superstition sous toutes ses formes (religion, métaphysique matérialiste ou idéaliste, idéologie et moralisme).

En conséquence, ce manque de débat contribue grandement à la diffusion des mensonges et des "croyances au miracle" du monde, notamment en matière d’idéologie et de moralisme, où l’on peut impunément, mais non moins mensongèrement, promettre un "ordre juste", et surtout faire culpabiliser les Autres pour en tirer profit en restreignant la liberté d’expression, dès qu’elle contrarie des intérêts égoïstes de toutes sortes, individuels et collectifs, ainsi qu’il en va de ceux des groupes communautaristes, aujourd’hui.

Certes, c’est le fonds de commerce électoral de la gauche, mais ceci n’est pas une raison suffisante pour manipuler et tromper sciemment l’opinion ; d’autant moins, que les manipulateurs, les marchands d’espoir en général, viennent de constater à leurs dépens que ce n’est pas, un gage de succès dans les urnes, pas plus que l’antisarkozysme primaire.

En conclusion, j’estime que lorsque l’on est considéré par l’opinion, à juste titre ou non, comme un "philosophe", la moindre des choses est de ne pas se cacher derrière son petit doigt, sauf à manifester son intention délibérée de continuer à colporter les mensonges et les "croyances au miracle" du monde, comme depuis les temps les plus reculés.

A défaut de débattre, il ne vous est pas interdit d’écrire des livres dénonçant la Superstition dans ses divers modes d’expression – je suis d’autant moins susceptible que la pensée philosophique de Spinoza et Brunner ne m’appartient pas !

Je vous remercie de votre attention et vous prie d’agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.

Pris d’un doute quant à la date de la lettre réellement lue, j’adressai un nouveau courriel à Régis Debray, posté le 14 courant à 16:25, dont le contenu est le suivant :

Monsieur,

Je constate, après avoir lu votre carte du 8 courant, que je vous ai peut-être répondu trop rapidement.

En effet,  en la relisant, je m’aperçois que vous ne semblez pas avoir reçu ma lettre du 8 mars dernier, pourtant adressée en envoi recommandé avec accusé de réception aux Editions Gallimard, de sorte que vous n’avez pas pu saisir le ton agressif de ma lettre du 19 mai, justifié par votre silence, et je vous prie de bien vouloir m’en excuser.  

En conséquence, je juge utile de vous la faire parvenir à nouveau ainsi que ma lettre du 18 septembre 2008 à Nicolas Sarkozy, et celle du 13 mai dernier à France Culture, accompagnée du texte, Mensonges et lâcheté des élites, expliquant pourquoi j’enrage contre tous ceux qui refusent de débattre, en faisant ainsi le jeu du penser superstitieux dans ses divers modes d’expression.

J’espère que ceci vous permettra de me faire connaître vos éventuelles objections, intellectuellement et philosophiquement étayées, avec l’intention d’en tirer parti pour éviter de continuer à manipuler et à tromper l’opinion.

Je vous remercie de votre attention et vous prie d’agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.

Annexe   – Lettre du 8 mars 2009
              – Lettre du 18 septembre 2008 à Nicolas Sarkozy
              – Lettre du 13 mai 2009 à France Culture
              – Texte, Mensonges et lâcheté des élites
              – Texte, A propos de vraie philosophie
 

La balle est donc dans le camp de Régis Debray, et je verrai bien à l’usage si le défenseur implicite de l’ « ordre juste », comme son accolade publique à Ségolène Royal n’en laisse pas douter, est réellement un philosophe, ou un « philosopheur », en m’apportant, ou non, des arguments intellectuels et philosophiques à l’appui d’une thèse prétendant ériger en absolu, ou élever à l’Idéal  quoi que ce soit de notre monde humain – fut-ce un « ordre juste » ! A défaut de réponse, bien entendu, il justifierait entièrement l’objet de ce texte…

 

À propos de guyboussens

Disciple de Spinoza et de son héritier spirituel, le philosophe juif allemand Constantin Brunner (1862-1937), je n'ai d'autre but que d'être leur porte-parole posthume pour divulguer la voie et la voix de LA Vérité éternelle absolue - sauf, évidemment, aux menteurs de toutes sortes [Médias, politiciens, prétendus intellectuels, pseudo-philosophes, et associations droits-de-l'hommiste, moralisatrices à sens unique] de démontrer le contraire, comme je l'attends depuis plus de dix ans, tant sont grandes leur lâcheté et leur malhonnêteté intellectuelles, ainsi que mon texte fondateur, Mensonges et lâcheté des élites, en donne un large aperçu sur le fond et les dénonce nommément.
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