« Ambition personnelle, attaques ad hominem et « débilité intellectuelle  » ! » [FIN]

Le 12 juin 2009

Objet :

« Ambition personnelle, attaques ad hominem  et "débilité intellectuelle " ! » [FIN]

Monsieur François Bayrou

Mouvement démocrate

133 bis, rue de l’Université

75007 PARIS

Fax : 01 53 59 20 59

 Monsieur,

En matière de coalition, d’ailleurs, vous auriez dû être échaudé depuis belle lurette. En effet, l’alliance hétéroclite constituant l’UDF, mouvement essentiellement de droite s’il en fut – sauf à Valéry Giscard d’Estaing lui-même, évidemment, de m’apporter la preuve du contraire ! – a bien inclus, fut un temps, un groupe baptisé Parti social-démocrate. Ceci était toutefois insuffisant pour ancrer cette association à géométrie variable sur la gauche de l’échiquier politique, et surtout pour empêcher nombre de ses membres de se disperser vers d’autres cieux en vous laissant finalement à votre solitude et à votre échec – d’où votre rancune tenace, à l’exemple de Ségolène Royal, envers celui qui a brisé vos rêves élyséens !

Vous aurez beau le nier, à l’instar du premier accusé venu se prétendant toujours innocent, vous ne serez jamais en mesure d’apporter la preuve du contraire. Hormis vos fidèles, d’ailleurs, les Français ne sont pas dupes de vos manœuvres politiciennes au service de votre seule obsession présidentielle, dont plus personne ne doute – un récent lapsus révélateur ayant suffi pour le confirmer ! Quoiqu’il puisse advenir, par la suite, de vos promesses et de celles de tous les hommes providentiels, elles laisseront toujours les citoyens électeurs « naïfs, cocus et frustrés », comme c’est le cas généralement pour toute coalition.

En effet, le mouvement universel perpétuel, contre lequel personne n’a de moyen d’action, est la cause de toutes les associations et dissociations survenant dans notre monde et en nous. C’est pourquoi, en dépit des mirifiques promesses des marchands d’espoir, rien n’est éternel dans notre monde humain, coalitions incluses, et rien ne peut davantage y devenir idéal pour la raison précitée : absolu, idéal, infini, éternel, parfait et immuable, c’est tout comme !

Sans entrer ici dans un débat philosophique exhaustif – car il y a réellement un terme indépassable à notre penser du relatif -, les téléspectateurs de l’émission du 4 courant, qui mettraient en doute mon propos, ont dû, ou auraient dû, mesurer, à l’aune des échanges contradictoires et des invectives tous azimuts entre les invités politiques de tous bords, à quel point les humains en général, et les politiciens en particulier, étaient totalement incapables d’agir unanimement vers un soi-disant « intérêt général ». Celui-ci est seulement, d’ailleurs, l‘illusion de la convergence possible des infinis intérêts égoïstes, individuels et collectifs, vers un but commun, le prétendu Bien de l’humanité – celui qui permettrait de concilier les intérêts des riches et des pauvres, par exemple ! Mais, comme il ne vous est pas interdit de démontrer le contraire, je m’en tiens là sur la superstition idéologique.

Sans votre vive empoignade avec Daniel Cohn-Bendit, peut-être aurais-je renoncé à parler encore de la superstition moraliste, dont je vous ai déjà amplement entretenu pour dénoncer les fictions sur lesquelles elle se fonde, mais qui n’en régissent pas moins la marche morale du monde depuis la nuit des temps. Je n’entends pas, toutefois, reprendre l’intégralité de l’argumentation antérieure, toujours à votre disposition, et je me borne donc à rappeler brièvement les trois mensonges du moralisme [Morale et condamnations moralisatrices des Autres au nom de LA Morale : LAQUELLE ?]

La première fiction du moralisme, devenue aujourd’hui imposture, ou « escroquerie intellectuelle » planétaire, c’est la « croyance », mondialement répandue, en un Bien et un Mal prétendument absolus, ainsi que le confirme le catéchisme soi-disant universel contemporain – comme si quoi que ce soit pouvait être « absolu » dans un monde où tout est relatif, mais il ne tient qu’à vous-même ou à quiconque, évidemment, d’établir le contraire ! La seule discordance, sur fondement moralisateur, des mesures en matière d’IVG et d’euthanasie, entre autre, au sein d’une Union soi-disant commune, suffit à confirmer leur « non-absoluité » morale. Je vous réserve, éventuellement, d’autres arguments intellectuels et philosophiques qui l’établissent, et je me borne ici à vous laisser méditer ce propos de Spinoza en la matière :

 « Ce n’est pas parce qu’une chose est bonne (absolument  bonne, ou bien « en soi ») que nous la désirons, c’est parce que nous la désirons que nous la jugeons bonne. ».

La seconde fiction du moralisme est la division artificielle des humains en deux catégories distinctes soi-disant « par nature » : les bons, les « vertueux », aujourd’hui les prétendus antiracistes, d’un côté, et les mauvais, les « salauds », les « exclusivement » racistes, de l’autre. Je croyais pourtant avoir entendu parler de quelqu’un dénonçant sans ambiguïté cette fable, voici bientôt deux mille ans, dans une parabole devenue célèbre – c’est pourquoi je suis très curieux de connaître ce que vous pourriez lui objecter, en votre qualité de disciple avéré !

D’ici-là, la marche actuelle du monde atteste que les soi-disant antiracistes, ces prétendus « irréprochables » autoproclamés, donneurs de leçons d’antiracisme aux Autres, font preuve à leur tour, en effet, de discrimination en matière de religion, de sexisme, d’homophobie et même de racisme stricto sensu envers d’autres communautés, sans en énumérer ici les preuves concrètes aussi bien sur l’ensemble du continent africain, au Proche et au Moyen-Orient qu’en Occident. Mais c’est une caractéristique constante des « vertueux » de toutes les époques de reprocher aux Autres ce qu’eux-mêmes ont fait hier, et referont, demain, à la première occasion où leurs intérêts de toutes sortes l’exigeront, comme vous l’avez prouvé sur le plateau de France 2 face à Daniel Cohn-Bendit – même pour les vertueux autoproclamés, en effet, quand leurs intérêts égoïstes de toutes sortes sont en  jeu, la fin semble toujours justifier les moyens !

A ce stade du courrier en cours, j’ai pris bonne note de votre mea culpa public – seulement après votre échec électoral, toutefois ! – envers l’opinion en général, et envers Daniel Cohn-Bendit en particulier, mais ceci ne retire rien à mes propos sur les « mensonges »  de la superstition moraliste.

Je termine donc par la troisième fiction du moralisme, ce mensonge déjà évoqué à propos de la superstition idéologique, à savoir l’illusion d’un « libre arbitre », que les « vertueux » appellent à la rescousse dans leurs condamnations moralisatrices des Autres, puisque cette soi-disant libre volonté devrait permettre à chacun de choisir « librement » entre bien et mal agir. Or, outre que ces valeurs de Bien et de Mal sont seulement relatives, car il n’y a, en réalité, ni Bien ni Mal absolus, ce prétendu « libre choix » d’agir bien ou mal, moralement parlant, devrait s’appliquer dans toutes les circonstances de la vie – y compris en cas de danger de mort, où chacun, précisément, en raison de notre nature égoïste, est loin de se conduire toujours en héros !

J’ai déjà eu maintes occasions de vous préciser amplement ce qu’il faut entendre par notre « égoïsme » humain, auquel personne n’échappe – ni vous, ni moi, ni les six milliards et quelques humains d’aujourd’hui (hypocrites inclus), et pas davantage nos descendants des millénaires à venir ; hormis, évidemment, par un « miracle » de la Nature en faveur des heureux bénéficiaires – les hypocrites en général !

Notre égoïsme humain n’est rien d’autre que le désir inné de chaque individu de vivre le plus longtemps et le mieux possible, en se gratifiant autant que faire se peut dans ses affaires d’amour, quel qu’en soit l’objet, de possession (de biens et de personnes), d’où l’importance de l’argent comme instrument d’échange, et de gloire ou honneur-vanité – d’ego tout simplement -, à travers la recherche d’honneurs, de titres, de distinctions et de médailles de toutes sortes (civils, militaires, culturels, professionnels, sportifs, etc.).

Aussi, votre volonté forcenée d’accéder à la présidence de la République, donc d’être le premier des Français, témoigne-t-elle d’une dose suprême d’ego dans votre appétit de gloire, ce qu’un égoïste « conscient » comme moi ne saurait condamner, en raison de notre nature égoïste commune inchangeable – même chez les « vertueux » autoproclamés ! C’est pourquoi vous êtes particulièrement malvenu de reprocher à quiconque en général, et à Nicolas Sarkozy en particulier, de manifester son égoïsme sous l’une ou l’autre de ses expressions, puisque vous n’y échappez pas davantage que tous les Autres – en conséquence, un égoïste, forcément, qui condamne moralement un autre égoïste, c’est un « HYPOCRITE », comme vos propos et votre comportement public en témoignent !

Ainsi vous écrivez une virulente diatribe intitulée, Abus de pouvoir, pour dénoncer la manière personnelle de Nicolas Sarkozy de diriger la France, un avis que les électeurs du 7 courant ne semblent pas avoir entièrement partagé – sinon ils auraient profité de l’occasion pour mettre le « dictateur » en difficulté ! -, tandis que, dans le même temps, les mauvais résultats du scrutin ayant délié les langues, Corinne Lepage se répand, ici et là, pour condamner votre gouvernance autocratique du Modem. Tel jour, en effet, elle déclare : « Dans la représentation médiatique du MoDem, il n’y en a que pour lui », et tel autre : « Il ne faut pas que le MoDem soit une aventure personnelle, mais collégiale, avec une autre forme de gouvernance », sans oublier que votre autre soutien médiatique de poids, Jean-François Kahn en l’occurrence, manifeste son désappointement, en démissionnant au profit de la précédente députée européenne, Nathalie Griesbeck.  

Pour ce qui en va de l’argent et du bling-bling, dont vous avez fait par ailleurs fait vos choux gras, au sens propre, vous êtes tout aussi malvenu dans vos attaques personnelles, puisque vous briguez aussi la magistrature suprême, donc la distinction la plus élevée, et que vous êtes également propriétaire de chevaux de course – comme le premier manant venu ! Entendons-nous bien, toutefois : je ne vous reproche ni l’un ni l’autre, en tant que tel, puisque c’est tout à fait conforme à nos manifestations d’égoïsme humain. Par contre, c’est inadmissible de reprocher aux Autres, dans le même temps, leur attirance pour l’argent et leur appétence pour le pouvoir – voire leur autocratisme, après les déclarations de Corinne Lepage ! Vous avez apporté publiquement la preuve que, loin d’être un homme providentiel, donc un être humain exceptionnel, vous étiez seulement un humain comme les Autres, un égoïste, comme je n’en doute plus, depuis bien longtemps, à propos de moi-même et de tous mes contemporains. 

Alors, pour votre gouverne – mais vous pouvez m’apporter la preuve du contraire ! -, je réaffirme que, pour condamner moralement les Autres, il faudrait commencer par être soi-même réellement « irréprochable ». Or il n’y a pas, il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais, d’individus ni de groupes d’individus, « TOUS » critères d’appartenance confondus, véritablement « IRRÉPROCHABLES » : face à l’Idéal, en effet, chacun est forcément coupable, coupable de crime de lèse-Idéal.

Vous ne pouviez pas l’ignorer, mais vous n’en laissez pas moins la société contemporaine fonctionner sur les mensonges de la superstition moraliste, à savoir les fictions brièvement évoqués ci-dessus. C’est pourquoi la collectivité nationale se comporte, aujourd’hui, dans ses condamnations moralisatrices tous azimuts comme aux pires temps obscurantistes, ceux qui ont empoisonné Socrate, crucifié le Christ, brûlé Giordano Bruno et excommunié Spinoza, au point même de réduire la liberté d’expression des uns, puisque les Autres sont censés être les représentants du Bien absolu sur Terre, paraît-il, et s’octroient de facto une quasi-autorité divine à juger et condamner moralement leurs semblables !

A cet égard, notre époque serait même plus obscurantiste que les précédentes, car, au nom d’un passé révolu de plusieurs décennies, voire de plusieurs siècles, elle juge et condamne moralement les fils à la place des pères pour des fautes qui se perpétuent pourtant encore aujourd’hui chez les moralisateurs à sens unique, comme il en va de l’esclavage et autres conflits interethniques ou interreligieux, ici et là sur la planète.

Ainsi éclairés à l’aune de notre égoïsme inné, les comportements des humains sont simples à comprendre, et ils devraient suffire à réduire à néant les croyances superstitieuses de l‘idéologie, toutes les idéologies sans exception, qui vise à l’avènement d’un monde parfait avec des humains imparfaits, et du moralisme, tous catéchismes confondus, y compris le catéchisme soi-disant universel contemporain, ou Déclaration « prétendument » universelle des droits de l’Homme, dont seule l’inobservation est, et demeurera, réellement universelle jusqu’à la fin des temps – sauf à vous-même ou à quiconque, évidemment, d’établir le contraire, à l’aune du devenir du monde depuis six décennies !

Je ne reviens pas ici sur le fond pour démontrer que le catéchisme universel, pas davantage que tout autre catéchisme (notamment religieux ou idéologique), n’exprime rien d’absolu, d’absolument absolu, notamment en matière de liberté d’expression – forcément, dans un monde où TOUT est relatif, comme je l’ai démontré à de multiples reprises aux soi-disant « élites » d’aujourd’hui que ce discours embarrasse, puisqu’il met à mal leurs mensonges de toutes sortes, et leurs comportements contradictoires au gré de leurs intérêts fluctuants !

Vous en avez d’ailleurs fourni vous-même des exemples significatifs : d’abord, en retournant votre veste d’ancien giscardien de droite – du moins jusqu’à un éventuel démenti par son fondateur lui-même sur la tendance idéologique initiale du mouvement, faisant ainsi passer Raymond Barre pour un dangereux gauchiste et la loi Falloux pour une idée de gauche ! -, ensuite par votre projet d’alliance politicienne avec Dominique de Villepin, sur seul fondement d’antisarkozisme primaire, contre lequel vous n’aviez pourtant pas hésité à voter avec la gauche une motion de censure sur la question du Contrat première embauche, laissant ainsi supposer que vous n’y voyiez que des inconvénients, alors que, dans notre monde humain relatif, TOUT comporte, à la fois, du « pour », du positif, des avantages, et du « contre », du négatif, des inconvénients –  ainsi tout vote pour ou contre un texte n’est-il finalement rien d’autre qu’un jugement absolu sur ce qui est seulement relatif !

Certes, c’est votre droit le plus légitime de voter « au cas par cas », selon votre jugement en terme d’avantages et d’inconvénients, mais le retour envisagé aux alliances circonstancielles hétéroclites de la IVe République présage des combinaisons politiciennes d’antan, telles qu’elles se perpétuent au sein du Parlement européen, paraît-il, sans changer pour autant la soi-disant Union des vingt-sept, ainsi que la désaffection électorale du 7 courant semble l’avoir établi. Je souligne par ailleurs que le meilleur moyen de ne pas être soumis au diktat d’un mouvement quelconque, et de conserver ainsi son indépendance de jugement, c’est de ne pas s’engager en politique, et plus précisément dans un parti, sauf à y tenir occasionnellement le rôle de cheval de Troie – il y a décidément bien loin de la théorie à la pratique, de l’Idéal à la réalité quotidienne !

En conclusion, les faits semblent me donner raison jusqu’ici, et notamment confirmer ma lettre du 27 juin 2007, qui avait pour objet, « De la théorie à l’aventurisme, et de l’aventurisme au fiasco ! ». Cependant, vous avez encore tout loisir de soulever vos objections, intellectuellement et philosophiquement étayées, pour démonter ma dénonciation des mensonges et des « croyances au miracle » du penser superstitieux dans ses divers modes d’expression. A défaut, vous manifesteriez, une fois de plus, votre intention délibérée de continuer à les comporter, donc de manipuler et tromper l’opinion, en lui faisant prendre vos rêves pour la réalité.

Pour faciliter l’argumentation de vos éventuelles critiques sur le fond, je joins à ce courrier ma lettre du 18 septembre 2008 à Nicolas Sarkozy et celle du 13 mai 2009 à France Culture, ainsi que le texte, Mensonges et lâcheté des élites, qui seront transmis par courriel en raison de leur longueur.

Je vous remercie de votre attention et vous prie d’agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.

Annexe :  I –   Lettre du 18 septembre 2008 à Nicolas Sarkozy

               II –  Lettre du 13 mai 2009 à France Culture

               III – Mensonges et lâcheté des élites

    

 

 

À propos de guyboussens

Disciple de Spinoza et de son héritier spirituel, le philosophe juif allemand Constantin Brunner (1862-1937), je n'ai d'autre but que d'être leur porte-parole posthume pour divulguer la voie et la voix de LA Vérité éternelle absolue - sauf, évidemment, aux menteurs de toutes sortes [Médias, politiciens, prétendus intellectuels, pseudo-philosophes, et associations droits-de-l'hommiste, moralisatrices à sens unique] de démontrer le contraire, comme je l'attends depuis plus de dix ans, tant sont grandes leur lâcheté et leur malhonnêteté intellectuelles, ainsi que mon texte fondateur, Mensonges et lâcheté des élites, en donne un large aperçu sur le fond et les dénonce nommément.
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